Quelques brèves histoires vécues
Cette histoire se déroule dans une grande métropole du sud de la France traversée par un fleuve. Les habitations autour ont souvent des forages domestiques dans la nappe alluviale, car elles ne sont pas toujours reliées au réseau.
La métropole décide de faire quatre forages industriels dans cette nappe, d’une part pour s’alimenter, mais aussi pour acheminer cette eau à une très grosse commune voisine qui pourtant a déjà plusieurs forages à sa disposition, le journal local ayant relié l’information.
Résultat : tous les forages domestiques autour des quatre se sont taris, et, les habitants qui avaient un forage à 7m de profondeur, ont dû refinancer des forages sur leurs fonds propres pour descendre entre 30 et 35m.
Le business avant la considération des personnes autour, avant de se soucier de l’impact sur la nature et l’environnement, fait que cela a mis des personnes en grande difficulté.
Hé oui lorsqu’on pompe dans une nappe on crée un cône de dépression.
C’est des maths, une loi physique qui porte le nom de DARCY, de l’hydrogéologie et …. du bon sens !
Une cliente demande une expertise sourcière dans le Var parce qu’un sourcier local, qui lui a dit qu’il ne se trompait jamais, lui a fait faire deux forages. Résultat deux forages secs et 11.000€ de perdus pour cette cliente !
Dans les Alpes-Maritimes, un précédent sourcier, qui est aussi foreur, a remis à une cliente un dossier sans queue ni tête, sur de supposées infiltrations à des débits faramineux (30m³/h) à moins de dix mètres de profondeur sous sa maison ….. Clairement du grand n’importe quoi lorsqu’on analyse la géologie, que l’on connait le secteur et que l’on a un tant soit peu de bon sens, en dehors du ressenti sourcier.
Cette dame a logiquement pris peur, mais prise d’un doute éveillé, elle demande une expertise.
Notons que ce « sourcier/foreur » improvisé s’inspire de mes rapports, de ma typologie et de mes couleurs ….. un petit monsieur peu sérieux, un escroc peu courageux et un plagiat !
J’interviens dans une grande copropriété de la Côte d’Azur. Mandaté par le syndic et le conseil, je réalise ma recherche sur place.
Là, un représentant m’informe qu’un autre sourcier du coin est intervenu pour trouver un point de forage. Il est arrivé avec un canif dans la poche, a coupé une branche qui se trouvait dernière lui pour se faire une baguette. Il improvise sur place !
Celui-ci ne s’est pas démonté et a indiqué qu’il fallait placer la foreuse à 70 cm (oui, soixante-dix centimètres !!!!) du mur de l’immeuble, sous les balcons et à côté des parkings souterrains !!!
Lorsque je dis au représentant que ce n’est pas envisageable et que l’autre « « sourcier » » n’y connait rien, que c’est clairement un incompétent, il me répond « ha oui, vous avez raison, nous avions un gros doute, c’est pour cela que vous êtes là »….
Merci !
J’interviens avec mon ami sourcier Michel HENNIQUE pour un domaine azuréen.
Après notre recherche, le propriétaire nous confie discrètement, presque gêné, qu’il a fait venir un autre sourcier avant nous et nous indique le point qui avait été désigné par celui-ci.
Michel et moi nous regardons interloqués de stupeur et d’incompréhension…le point de forage était totalement inaccessible, à peine pouvions-nous y aller à pied !
Michel et moi pestons contre cette personne qui se prétend « sourcier » ; une honte de se faire rémunérer pour indiquer de telles aberrations aux clients !
Le forage a été fait sur nos recommandations et l’eau trouvée.
Dans les Bouches-du-Rhône une agricultrice avait un besoin impératif d’eau au risque de perdre tout son projet de vie qui démarrait.
Je suis le troisième sourcier qu’elle fait intervenir.
Le premier sourcier lui a trouvé un passage Ouest/Est et la deuxième, une sourcière, Sud/Nord.
Pourtant, juste en analysant les cartes, la géologie et la topographie indiquent des écoulements d’eau Nord/Sud. Là aussi, la cliente a eu raison de se méfier et de réfléchir.
Elle a fait réaliser le forage sur mes recommandations et l’eau a été trouvée à la profondeur et au débit que j’avais annoncés.
Une petite copropriété maralpine me demande de comprendre pourquoi de l’eau s’infiltre dans le parking souterrain.
Ma réponse fut courte et simple : vous êtes sur une « vraie » nappe phréatique. L’immeuble étant déjà construit, il n’y a rien à faire. Le gros œuvre n’a nullement tenu compte de cette contrainte, comme souvent d’ailleurs.
Il m’amène alors sur le chantier d’à côté et me dit : « Vous avez raison, regardez là-bas ils ont mis une pompe de relevage pour faire les fondations, ils sont inondés au fur et à mesure qu’ils creusent, rien ne tient, ils ne s’en sortent pas».
La folie de l’immobilier en dépit des règles, en dépit du respect de la nature et du bon sens.
J’interviens pour le maire d’une petite commune des Hautes-Alpes.
Après le forage, il m’écrit un mail incendiaire car le foreur n’a pas trouvé d’eau.
Je prends contact avec ce dit foreur pourtant « réputé » dans le secteur, et lui demande des explications, les couches géologiques traversées…etc. Je peux aussi me tromper et je cherche à en comprendre le pourquoi.
Il m’a confié qu’il avait commencé à trouver l’eau juste avant mes estimations et que je ne devais pas le dire au client sous peine de représailles de sa part ! Oui, une menace clairement !
En fait, il n’avait simplement pas la puissance nécessaire ni les moyens matériels pour descendre à la profondeur du débit que j’avais donné …. Le même foreur qui a détruit le jardin de la dame (une des brèves histoires plus haut).